Amorcer la rentrée par un tour en Belgique pour causer co-construction. Retour sur 3 jours de rencontres un peu faiblards en frites, mais tellement riches sur d’autres niveaux.

Décidément, cette première année de liberté de mouvement totale est une aubaine pour faire l’anthropologie amicale de plein de communautés. Après la communauté de Sud Web ou celle de Ouishare, c’est celle des acteurs de la coopération belges et français que j’ai pu découvrir, à travers l’événement Co-construire.be.

Communauté

C’est quoi, ce que j’appelle la communauté de la coopération ? Ce sont des gens qui facilitent des groupes, animent des réunions, coopèrent en réseaux, souvent utilisent le numérique, et se concentrent régulièrement à Brest, Montpellier… et maintenant Tournai.

Concrètement et sur place, ce qui m’a marqué dans cette communauté, c’est la simplicité de l’approche et de la communication. Une personne à côté de laquelle tu te retrouves devient quasi-systématiquement une personne avec laquelle tu te mets à discuter, avec une espèce de bonhomie naturelle et très peu de barrières.

Surtout, j’ai pu croiser une communauté qui m’a paru enthousiaste, joyeuse et positive (notamment les vieux briscards plein d’énergie). Et ça, ça fait du bien.

Et cette communauté, ce sont même des gens du Grand Est (en atteste la voiture pleine qui a conduit la délégation Grand Est improvisée à bon port. Encore merci à Lorenzo, notre chauffeur connecteur fou ; et bises à Claire, Audrey et Valérie) !

Apprendre à faciliter, apprendre à coopérer

Avec une conférence introductive collaborative (ce sont les participants qui la font), le ton était donné. Ce genre de rencontre est le lieu idéal pour découvrir et/ou pratiquer de nouvelles méthodologies de partage à plusieurs. Le fishbowl, je l’avais déjà dans ma boîte à outils, mais je suis contente d’y avoir rajouté l’accélérateur de projet, par exemple.

C’est aussi en dehors des sessions officielles, lors de discussions informelles, qu’on apprend beaucoup. Questionnements sur la maturité des organisations dans lesquelles je suis, sur ma propre maturité, sur la stigmergie… L’envie monte de proposer à quelques groupes autour de moi de faire appel à un facilitateur pour nous faire grandir.

Je continue aussi à recenser des pratiques qui ont fait leurs preuves dans d’autres contextes pour stimuler un territoire : répertorier et valoriser les initiatives locales, donner à voir et connecter, diffuser librement…

La coopération par le numérique

L’une des composantes régulière de la coopération dans ces rencontres est le numérique : pratique quand on est nombreux, ou à distance…

Je voulais creuser depuis quelques temps yeswiki et la présentation qui en a été faite me donne sacrément envie de bientôt l’expérimenter pour de vrai.

J’ai aussi eu le plaisir de discuter de la relation client / prestataire (notamment numérique) dans un contexte de coopération. Comment passer de simple prestataire et une posture partenariale ? Comment réussir à susciter chez un client/partenaire le passage de « Je veux un wordpress » à « j’ai tel besoin, quelles solutions tu peux proposer pour y répondre ? » Les successeurs d’Outils-Réseaux ont développé des façons de faire pour résoudre ces questions, et m’ont mis plein d’étoiles dans les yeux : il est donc possible de développer ce type de partenariat avec un client ! Et en plus ils partagent leur recettes ! Alleluia !

Le numérique, c’est aussi et toujours des questions d’exclusion ou de représentativité, qui se sont exprimées dans l’atelier « L’intelligence collective peut-elle se passer du numérique et/ou des licences libres ? » (voir à partir de la ligne 206) ou dans « L’intelligence collective peut-elle (vraiment) être menée à l’échelle d’un large territoire ? » (ici). Si ces questions vous intéressent aussi, jetez donc un oeil.

Bilan

Une nouvelle étiquette : Dès la première soirée, on m’a accolé l’étiquette de « développeuse sociale ». Y’aurait donc un vrai nom pour ça ?

De nouvelles perspectives de mélanges méthodologiques : je m’aperçois de la porosité féconde entre un tas de méthodologies issues de milieux différents ; ou « quand l’éduc pop rencontre les méthodes agiles »… Ca me plaît.

De nouvelles envies de formation : pour pouvoir mieux accompagner les organisations autour de moi, ou celles que je déciderais de monter ou rejoindre, l’envie monte de moi-même me former. Passer par animacoop voire carrément le DU Intelligence collective ?

Toujours un peu les mêmes questions : Encore une fois, nous étions tous blancs, avec un bon niveau d’éducation, d’une classe sociale similaire… Encore une fois, la question de la mixité se pose, mais au moins elle se pose aussi publiquement, lors de la synthèse. Fut aussi posée la question de la finalité politique de la coopération, au-delà d’un inventaire d’outils. Excellentes questions, hâte qu’on s’attelle à y répondre.

Les ressources