Coopération d’indépendants plutôt que concurrence ? Vive le retour de hype des formes de structuration des travailleurs !

Shareable n’est jamais le dernier à saluer le (re-)déploiement de mécanismes favorisant la collaboration sur la concurrence. Cet état des lieux, qui va des regroupements de cyclistes Take eat easy cherchant à faire valoir leurs droits au collectif d’entrepreneurs décentralisés d’Enspiral, permet de dégage des lignes de force à ces structurations :

Whether fighting for living wages and basic rights, or collaborating on projects with fellow freelancers, these initiatives share the larger aim of creating meaning, dignity, and power in their work together.

There’s a substantive difference between freelancers organizing to get more work, and independent workers protecting themselves against abuse on the job

J’extrapole un peu sur ces distinctions. Ici, l’organisation collective sert à l’un ou l’autre but : faire émerger de nouvelles formes de travail (ou de contribution) plus justes, ou bien créer et mener des projets ensemble. En y réfléchissant, ce sont les deux à la fois que je souhaite mettre en oeuvre. Etre attentive à une certaine éthique aussi bien dans le fond (physionomie et objectifs des projets dans lesquels je m’engage) que dans la forme (m’intégrer dans des logiques de travail solidaires, inclusives et équitables).

Retour sur des changements de paradigmes :

There is a long-term shift of power from workers to employers since the 1970s.

Today’s freelancer collectives are driven not just by fancy technology and well-remunerated innovation — they’re sometimes driven by a passion for social change at community and societal levels.

L’exemple de la Cooperativa Integral Catalana est assez édifiante. L’organisation propose :

  • des espaces de réunion communs (« common meeting places »)
  • des échanges structurés sur les alternatives économiques (« community dialogues on economic alternatives »)
  • des bénéfices sur les impôts sur le revenu ( » income tax benefits »)
  • des celliers (pantries) collectives ou la nourriture locale est partagée (« community pantries where people share local food. »)

Et de pointer l’un des risques du recours aux fonds d’investissement :

« The main limit is people themselves: the moment startups are financed by VC’s (NdT : venture capital, fonds d’investissement), they are protecting their assets — ‘it is my database, my network, my clients’ — and they lose their ability to share, » he says.

L’article ne s’attache pas uniquement aux coopératives de freelances dans le domaine du numérique, mais aussi dans d’autres secteurs d’activités (notamment le milieu des services, avec l’exemple d’une compagnie d’esthéticien-es trans latinos). Et ce qui se passe dans d’autres secteurs est au moins tout autant source d’inspiration.

Source : How freelancers are reinventing work through new collective enterprises