L’entrepreneuriat numérique n’est pas un doudou miracle pour gouvernants en mal de projet politique.

Ces missions, [NdA : création d’emplois, adaptation des acteurs traditionnels, croissance, redistribution de la valeur, création de nouveaux modèles socio-économiques, inclusion sociale] que les gouvernants ne sont plus capables de mener à bien, ne trouveront pas une solution magique à coup de baguette numérique. Elles requièrent au contraire la construction d’une vision politique totale qui ne se réduise pas à une fétichisation de la technologie et de la figure de l’entrepreneur.

Un article un brin brouillon de Diana Filippova (Ouishare, Microsoft) plaidant pour une refondation du contrat social. Il a le mérite d’exprimer des constats que je partage globalement, même si je ne suis pas sûre de saisir complètement (et donc de valider) les conditions énoncées pour permettre cette refondation :

  • « la mise en place de structures et d’organisations qui intègrent en leur sein les objectifs d’inclusion, d’éthique et de progrès social sont indispensables pour mettre fin à une transformation à deux vitesses. » Oui, effectivement, mais qui fixe ces objectifs de biens communs ? Comment éviter ce qui peut n’être que du « green washing » ou du « social washing » ?
  • « la mise en place d’une organisation du travail adaptée aux mutations en cours doit être au coeur de la refonte du contrat social. » Là aussi, plutôt d’accord, mais des réflexions plus poussées sont indispensables : le revenu de base, par exemple, suivant la façon dont il est mis en oeuvre, peut être tout autant le socle d’une revalorisation des activités humaines hors emploi et d’une redistribution plus juste, qu’un instrument d’asservissement et de paupérisation new age.
  • « la transformation radicale de l’action publique, des institutions démocratiques et de la place de la société civile » : là aussi, c’est suffisamment vague pour plutôt susciter l’assentiment, mais suivant ce qui est concrètement mis en oeuvre, ça peut quand même virer beau piège à cons.

Bref, je sors de cette lecture avec la réactivation de mes questionnements actuels, mais sans véritable piste de réponse. Un peu frustrant.

Découverte intéressante faite à la lecture : la certification B corp (article en français en parlant plus) qui labellise les entreprises répondant à une grille de critères environnementaux et sociaux.

Source : La politisation de la question technologique, condition d’un nouveau contrat social