« Théorie comportementale », « Engagement politique », « Incitation au vote »… L’incitation au clic fonctionne sur des mots clés particuliers pour moi, et l’auteur de cet article a tapé en plein dans le mille.

Comment designer un outil, une interface (notamment numérique), pour que celle-ci incite à l’action dans un domaine aussi peu sexy que le vote ?

Bien évidemment, les pistes données par l’article de Sarah Fathallah en référence aux prochaines élections américaines, peuvent avoir des implications purement mercantiles également. Mais focalisons-nous sur ce qu’on peut en retirer pour le bien de l’humanité.

En substance, selon un certain BJ Fogg, docteur en science du comportement, un comportement est dépendant de 3 dimensions :

  • la motivation : plus quelqu’un se sent concerné par la politique, plus il aura de motivation à aller voter, par exemple.
  • la capacité (ability) : entendu comme difficulté ou simplicité à accomplir une action. Dès ici, le design entre en jeu. Plus on rend une interface simple, moins on met de barrière entre un utilisateur et l’objectif de l’outil; et plus l’utilisateur s’engage. Bon, pour pousser au vote, les marges de manoeuvre sont tout de même assez réduites.
  • le déclencheur (trigger) : l’élément qui se produit au bon moment et pousse à l’action.

A trigger can take many forms — an alarm that sounds, a text message, an announcement that a sale is ending, a growling stomach, and so on. [S]uccessful triggers have three characteristics: First, we notice the trigger. Second, we associate the trigger with a target behavior. Third, the trigger happens when we are both motivated and able to perform the behavior. This last issue — timing — is often the missing element in behavior change. In fact, this element is so important the ancient Greeks had a name for it: kairos — the opportune moment to persuade.
— BJ Fogg (2009), « A Behavior Model for Persuasive Design. »

C’est sur ce déclencheur qu’il est possible de jouer en tant que concepteur de système informatique, notamment en travaillant sur deux aspect :

  • le « timing » : choisir un moment où l’intérêt pour la question est relancé (déclencher non pas chaque semaine à heure fixe, mais avant un débat important, par exemple)
  • la confiance : faire en sorte que le déclencheur soit activé par une connaissance (créer des scripts ou déclencheurs tout fait, qui puissent être activés simplement par de vraies personnes et partagés à leur entourage)

Source : The Voting Process through a Behavioral Lens