Deuxième transition de cette fin 2018, la transition juridique ! Fini la structure individuelle, je remets une dimension collective dans mon organisation. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que ça change ?

Retrouver les autres transitions de la fin 2018

A l’automne 2016, souhaitant commencer à développer des activités à côté de celles de l’entreprise dont j’étais salariée, je créais ma micro-entreprise et découvrais le monde de l’auto-entreprenariat. Et, depuis le début, ce monde ne m’a jamais captivée.

C’était une solution simple et rapide pour commencer une nouvelle activité dare-dare, la solution du fainéant. La perspective dans un premier temps d’être exemptée de TVA m’arrangeait aussi, car je savais que ça simplifierait la vie et les finances de petites associations avec lesquelles je travaillerais.

A côté de ça, j’avais découvert quelques mois auparavant une autre forme juridique qui me faisait méchamment de l’oeil : les coopératives d’activité et d’emploi (CAE). Un projet collectif, la possibilité d’être à la fois salariée et entrepreneure, de rester maîtresse de son activité mais avec un contrat de travail classique et entourée de plein de professionnel·le·s de secteurs variés. Ca, ça me plaît.

Malheureusement à Epinal, j’étais dans une zone blanche des CAE : plein de coopératives alentours, mais aucune à moins de 200km. Pour m’impliquer dans l’activité de la coopérative, j’aurais limite mieux fait d’en choisir une parisienne, ayant, il faut bien le dire, plus de motifs de faire des allers-retours à la capitale qu’à Bar-le-Duc, par exemple. Pour le moment et faute de mieux, la micro-entreprise suffisait.

Et puis, au fil du temps, dans les différents réseaux et collectifs que j’ai été amenée à fréquenter, j’ai croisé de plus en plus de membres d’une coopérative en particulier. La première dont j’avais eu connaissance, celle dont le discours et le positionnement me parlait le plus.

Avec la perspective de dépasser le seuil de non-assujetissement à la TVA d’ici la fin de l’année, les raisons de continuer à traîner ma micro-entreprise fondaient comme banquise au soleil.

Alors j’ai rejoint Coopaname.

Ce n’est que le début, mais ça me réjouit déjà !

Les esprits taquins pourront me demander : Est-ce vraiment un bon pari de rejoindre une CAE aujourd’hui, alors que le code du travail se fait consciencieusement détricoté et que les protections des salariés se font peu à peu raboter, pour des motifs d’homogénéisation qui fleurent bon le nivellement par le bas ?

Excellente question ! Peut-être effectivement, sur le long terme, l’intérêt en terme de protection sociale est limité (tellement de choses peuvent se passer d’ici une hypothétique retraite, par exemple), mais sur le court terme, le salariat reste tout de même le régime qui me semble, encore, présenter le plus d’avantages compte tenu de ce que je recherche et de mon contexte. Et puis, même au delà de ça, la CAE que j’ai rejoint porte un vrai projet politique, s’interroge sur ce qu’est et ce que sera une protection collectivisée, le salariat du futur. J’ai envie de participer à et de soutenir cet effort. Ce n’est pas juste le statut qui me fait adhérer, mais aussi les idées !

En passant, mon cycle d’intégration à la coopérative (ils font les choses bien) court d’octobre à février 2019, je vais donc être amenée à fouler le sol surpeuplé et pollué de la capitale une fois par mois durant le semestre qui arrive. Parisiennes, parisiens, c’est l’occasion de se croiser ! Faites-moi signe :)