Rue89 pointe 10 stratégies mises en place par les professionnels du web pour créer et perpétuer l’addiction à leur produit. Ce sont les types de mécanismes qu’il m’arrive moi-même de mettre en place, comme bien d’autres de mes collègues (parfois à nos corps défendant). Et je les exècre d’autant plus que j’en suis bien évidemment moi-même victime.

Rappel succint de ces mécanismes, histoire de faciliter notre vigilance à leur égard :

  1. Orienter nos choix, en mettant ou ne mettant pas certaines possibilités dans la liste des options possibles,
  2. Jouer sur l’effet jackpot nous amenant à rafraichir constamment les pages (« gagnera ou gagnera pas de nouvelles notifications ? « ),
  3. La peur de rater quelque chose,
  4. Renforcer la mécanique de l’approbation sociale (en incitant à tagguer les photos, par exemple),
  5. Inciter à la réciprocité sociale (je te follow, tu me follow back, du coup on est de retour tous les deux sur le site),
  6. Ne jamais arrêter le flux de contenu (principe du scroll infini, des videos qui s’enchainent…),
  7. Interrompre constamment pour ramener vers l’application (notifications push)
  8. Obliger à faire des détours pour accéder à ce qu’on veut (comme le cheminement dans ikea alors qu’on veut juste acheter un pot pour brosses à dents dans la boutique au fond),
  9. Rendre compliquée la désinscription du service (enfin, « service »… On se comprend, quoi),
  10. Faire croire qu’une manipulation ne prendra pas de temps (cliquer sur une note, etre redirigé vers 3 pages de questionnaire).

Et je me prends à rêver, à l’instar de Tristan Harris, ex-ingénieur de google qui veut créer des applications qui fassent regagner du temps à ses utilisateurs plutôt que de leur en faire perdre, de plancher sur des outils qui redonnent du pouvoir et qui libèrent.

Mais c’est quoi, le modèle économique d’un outil qui a notamment pour objectif d’être le moins possible utilisé ?

Source : Dix façons dont la technologie nous manipule

Lire aussi: How Technology Hijacks People’s Minds — from a Magician and Google’s Design Ethicist, par Tristan Harris