L’agence du numérique relaie une étude de Solidatech et Recherches et Solidarité autour de la place du numérique dans les associations françaises. Evidemment, c’est une lecture plus qu’utile (et intéressée) pour quiconque se destine à faire du numérique pour ce type de structure…

Où en sont les associations dans leurs usages du numérique ? Quels sont leurs attentes et leurs besoins ? Voici ce que je retiens du rapoprt.

Qu’est-ce qui est utilisé et en quelle proportion ?

  • 73 % des associations interrogées disposent d’un site internet propre.
  • 62 % d’entre elles utilisent les réseaux sociaux ; c’est le premier poste de progrès (+ 26 points depuis 2013).
  • Les outils collaboratifs ont également fortement progressé entre 2013 (22 %) et 2016 (43 %), soit + 21 points.
  • 41 % des associations utilisent des logiciels libres.
  • 35 % des associations connectées ont mis en place des projets numériques au service de leurs bénéficiaires ou d’une cause sociale.

A ce sujet :

« La complexité des projets varie et n’implique pas nécessairement des compétences techniques importantes, l’objectif étant d’accélérer son impact social par le biais du numérique.

L’inclusion numérique auprès de publics fragiles (personnes en situation de précarité, seniors, personnes en situation de handicap) est aussi devenue en soi un projet associatif ».

## Qu’est-ce qu’apporte de positif le numérique ?

« C’est le partage de l’information qui apparaît comme effet le plus positif (85 %). Il permettrait le renforcement de la cohésion de l’équipe, de l’efficacité, du suivi et de l’évaluation des actions, comme de son impact positif sur l’implication des adhérents, des bénévoles ou salariés »

Quelle présence du logiciel libre ?

On compte plus d’utilisateurs de logiciels libres dans :

  • les associations « connectées » : 63 %,
  • les associations de taille moyenne (entre 3 et 19 salariés) : 47 %,
  • les associations qui se déclarent dans une situation
    financière difficile : 46 %,
  • le secteur des loisirs, de la jeunesse
    et de l’éducation populaire : 44 %.

Quels risques à l’utilisation du numérique ?

Les risques signalés par les associations :

  • Exclusion des personnes non initiées et risque de fracture en interne.
  • Découragement par l’excès d’informations
    (importance de savoir écrire pour être lu et compris).
  • Frein à la réflexion du fait de la rapidité, voire de l’immédiateté
    des échanges
    .
  • Redistribution des rôles / des pouvoirs (nouveaux circuits de décision).
  • Révélation de modes de fonctionnement dépassés, inefficaces :
    des tensions possibles, voire des conflits.
  • Eloignement par rapport au projet associatif lui-même.

Quels obstacles et comment les dépasser ?

Pour une utilisation optimale du numérique, les structures disent manquer de temps et de disponibilité pour :

  • Définir les objectifs.
  • Trouver les outils adaptés.
  • Savoir les utiliser.
  • Les partager avec les autres utilisateurs potentiels.
  • Initier les nouveaux utilisateurs et lever les éventuelles craintes.
  • Mesurer leurs impacts.
  • Savoir quand et comment les renouveler.
    Besoin aussi d’un savoir-faire technique et de moyens financiers.

Ce qui aiderait une association à tirer le meilleur parti du numérique serait, selon elle :

  • Une meilleure connaissance des outils numériques existants : 49 %
  • mise à niveau des membres pas ou peu initiés : 48 %
  • volonté pleinement partagée de s’appuyer sur le numérique : 36 %
  • aide personnalisée pour définir une stratégie numérique : 29 %
  • temps d’échange et de réflexion en interne : 28 %
  • formation tehcique pour chaque usage ou outil : 27 %

Qu’est-ce qui faciliterait l’usage du numérique ?

Flécher des moyens financiers en priorité sur :

  • s’équiper : 42 %
  • se former : 33 %
  • mobiliser des experts : 22 %

En termes de dynamiques collectives :

  • Des échanges d’expériences avec d’autres associations : 35 %
  • Des outils numériques mutualisés pour partager les coûts : 27 %

Besoin d’accompagnement

  • dimension technique : Etre guidé face à cette panoplie d’outils qui se renouvelle en permanence.et disposer des moyens pour proposer des formations en interne
  • dimension collective : Garantir un niveau de connaissance suffisant pour tous les membres de l’association et faire vivre une volonté partagée de s’appuyer sur le numérique
  • dimension stratégique : Etre aidé par des experts pour définir une véritable « stratégie numérique » propre à l’association.

Source : Etude « La place du numérique dans le projet associatif » - novembre 2016